Lors de la seconde partie de la réunion de la Commission des Affaires culturelles et de l’Éducation de ce mercredi 11 septembre, nous avons reçu les syndicats enseignants représentatifs du 2nd degré pour dresser un bilan de la rentrée scolaire (vidéo complète à retrouver sur le site de l’Assemblée nationale).
A cette occasion, j’ai souhaité dénoncer la mise en place de réformes successives à marche forcée, en particulier celle du « choc des savoirs », avec l’instauration de classes de niveaux au collège.
Verbatim de mon intervention :
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les représentants syndicaux et chers collègues.
En dépit d’une situation politique bien incertaine, la ministre de l’Éducation nationale démissionnaire a tenu la semaine dernière sa traditionnelle conférence de presse de rentrée, dans une ambiance aussi lunaire que surréaliste. Et dans ce contexte, c’est bien l’engagement sans faille des personnels de l’Éducation nationale qui a permis d’accueillir les quelque 5 641 000 élèves du second degré dans de bonnes conditions, donc déjà, merci.
Vous l’avez évoqué les uns et les autres, les difficultés ont cependant été nombreuses, entre les postes non pourvus ou la contestation du “choc des savoirs”, je vais y revenir. Dans l’Académie de Lyon par exemple, il manquait au moins un enseignant dans 68% des collèges et des lycées.
Cette situation délicate n’est finalement pas si étonnante, après que pas moins de 4 ministres de l’Éducation se sont succédé rue de Grenelle en un an et que les réformes parfois contradictoires se sont enchaînées à un rythme effréné. Des réformes souvent décidées dans l’urgence pour faire le buzz et satisfaire une certaine demande néo-conservatrice et qui ont en définitive façonné l’image d’une école qui divise, qui oppose, quand elle doit plus que jamais rassembler.
Une chose est sûre, c’est que le Président de la République et sa précédente majorité relative sont passés à côté de l’essentiel, vous nous l’avez dit, les conditions d’exercice du métier d’enseignant et son attractivité.
Parmi les nombreux sujets de division que j’évoquais, bien évidemment le fameux “choc des savoirs” et l’instauration à marche forcée de ces classes de niveaux au collège, qui sont subtilement devenues des “groupes de besoin”. Les oppositions ont été nombreuses pour ne pas dire quasi unanimes.
C’est une mesure à moyen constant qui a entraîné de fait la suppression d’un certain nombre de dédoublements en français et en mathématiques, avec des groupes à « grands besoins » qui resteront à effectifs trop élevés pour assurer un suivi de qualité des élèves en difficulté, un tri sélectif des élèves très violent sur le plan psychologique et des contraintes administratives notamment pour les chefs d’établissement.
Loin d’assurer la réussite de tous et de permettre à chacun de progresser au sein de classes à effectifs raisonnables et hétérogènes, cette réforme va pour nous, comme pour vous, nous le pensons, creuser les inégalités.
Véritablement, plus que d’un “choc des savoirs”, notre école publique a besoin d’un “choc des moyens” et pour cela je souhaiterais vous entendre sur les priorités qui doivent être données au titre de ce “choc des moyens”. Merci.