Vie étudiante : pour une allocation d’autonomie pour tous afin d’en finir avec la dépendance financière et morale des étudiants vis-à-vis de leurs familles.

Ce mercredi 2 octobre, j’ai interrogé, en Commission des affaires culturelles et de l’éducation, les principaux syndicats étudiants (la FAGE, l’Union Étudiante et l’UNEF), sur leur positionnement vis-à-vis d’une allocation, sans condition de revenu, dès l’inscription dans l’enseignement supérieur ou professionnel.

n effet, dans une tribune parue le 1er octobre dans Le Monde, Nathalie Drach-Temam, Présidente de Sorbonne Université, et Florent Pigeon, Président de l’Université Jean Monnet, plaident pour la création d’une allocation étudiante ayant pour but de favoriser l’autonomie, financière et morale, des étudiants.

La réponse d’Éléonore Schmitt, porte-parole de l’Union Étudiante, a abondé en ce sens. Le revenu d’autonomie – quel que soit le nom qu’on lui donne – étant, pour elle, la “seule solution structurelle à la précarité étudiante”.

Retrouvez la tribune sur le site du Monde :

« Nous appelons de nos vœux un grand programme d’investissements d’avenir en faveur de notre jeunesse étudiante »

Le versement d’une allocation sans condition de revenu dès l’inscription dans l’enseignement supérieur ou professionnel permettrait de favoriser l’autonomie des étudiants, estiment les présidents d’université Nathalie Drach-Temam et Florent Pigeon dans une tribune au « Monde ».

Verbatim de mon intervention :

 

 

Pierrick Courbon :

Je voulais vous questionner sur la publication récente d’une tribune dans le quotidien Le Monde, cosignée par deux Présidents d’Universités : la Présidente de Sorbonne Université, Mme Nathalie Drach-Temam, et le Président de l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, M. Florent Pigeon. Dans cette tribune ces Présidents plaident pour le versement d’une allocation étudiante, sans condition de revenus, dès l’inscription dans l’enseignement supérieur ou l’enseignement professionnel, afin de favoriser l’autonomie des étudiants.

Alors, cela fait bien évidemment écho à des propositions portées par certaines organisations syndicales et certaines organisations politiques, de jeunesse en particulier.

Ce qui me semble intéressant dans cette réflexion, au-delà de la simple réponse à la situation de la précarité étudiante, c’est qu’elle questionne la place de la jeunesse dans la société en dénonçant notre système actuel de dépendance financière et morale des jeunes vis vis-à-vis de leur famille.

De ce fait, je voudrais avoir votre ressenti par rapport à cette tribune, et puis plus largement, savoir si vous plaidez plutôt pour une mesure universelle de ce type ou pour des mesures plus faciles, peut-être plus rapides à mettre en œuvre, mais plus ciblées sur des sujets précis du quotidien étudiant. Je vous remercie.

 

Éléonore Schmitt :

Pour revenir à la question de la précarité étudiante en tant que telle, et notamment sur le revenu autonomie, nous nous félicitons effectivement qu’il y ait des tribunes de Présidents d’Universités qui aient été faites cette année, comme cela a été fait l’an dernier, sur le sujet de la mise en place d’un revenu d’autonomie, quels que soient la forme et le nom qu’on lui donne.

Cela montre encore une fois qu’il y a eu un changement dans des rapports de force et des idées qui ont pu circuler ces dernières années. En effet, il y a encore peu, ce n’était pas du tout un terme que l’on entendait dans le débat public.

Pour nous, le revenu d’autonomie est la seule solution à la précarité étudiante, ce serait un revenu à la hauteur du seuil de pauvreté, soit 1 216 euros par mois selon les derniers calculs, et qui représente pour nous la seule solution structurelle.

Bien sûr, il y a également des mesures d’urgence qui sont possibles, comme cela a été dit précédemment, avec, par exemple, le repas à un euro, etc. Enfin, nous souhaitions profiter de cette audition pour alerter sur les coupes budgétaires qui risquent d’être faites sur le budget de la vie étudiante, à la fois cette année, mais aussi, on le sait, l’an prochain.

A priori, il n’y aura pas de revalorisation des bourses prévues, et donc nous estimons aujourd’hui à 30 000 le nombre d’étudiants qui sont amenés à sortir du système de bourse. On alerte vraiment là dessus, ce n’est pas parce qu’on a une petite augmentation précédemment que l’on doit s’en satisfaire.

 

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