Rapport “Réussite à l’École; réussite de l’École” : ma question sur la mixité scolaire

Ce mercredi 27 novembre, j’ai interrogé, en Commission des affaires culturelles et de l’éducation, Madame Bernadette Groison, Vice-présidente de la Commission éducation, culture et communication, du Conseil économique, social et environnemental (CESE), à l’occasion de la publication de son rapport “Réussite à l’École, réussite de l’École”.

Ce rapport propose de répondre aux grandes questions qui se posent au système éducatif aujourd’hui, à travers trois axes :

– la valorisation de tous les personnels de l’Éducation nationale,
– le renforcement de la coéducation (c’est-à-dire la relation de confiance, et de coopération, entre les enseignants et les familles),
– l’amélioration de la mixité sociale et scolaire.

Je me suis particulièrement attaché à interroger les préconisations sur la mixité. C’est en effet un levier majeur de réduction des inégalités face à la réussite, comme en attestent les effets positifs et durables mesurés dans les établissements où des expérimentations ont été conduites. Concrètement, le rapport propose de s’appuyer sur différents outils comme la refonte de la carte scolaire ou encore la modulation des moyens en fonction de l’indice de position sociale (IPS) des établissements.

Ainsi, j’ai souhaité demander à Mme Groison son analyse sur la sous-exploitation des IPS par la puissance publique malgré la place centrale qu’occupe cet outil dans les rapports régulièrement publiés par le CESE. De plus, je l’ai interrogée sur la pertinence de faire coïncider la géographie de l’éducation prioritaire avec la géographie des quartiers politiques de la Ville, afin de tenir compte des évolutions territoriales.

Sur ce second point, la Vice-présidente m’a indiqué que l’adaptation de la géographie de l’éducation à la géographie des quartiers prioritaires n’était pas traitée dans ce rapport car, sans être irréalisable, ce sujet, complexe et pointu, nécessiterait d’importantes concertations avec les acteurs de terrain, dans le cadre d’une étude à part entière.

Découvrez ma question : 

Verbatim de mon intervention : 

À rebours des mesures et des annonces de ces dernières années, prises à la va-vite pour répondre à l’air du temps, votre rapport propose d’inscrire notre réflexion sur et pour l’Ecole dans la durée, afin de s’atteler à plusieurs chantiers fondamentaux.

Je souhaitais, avec mes collègues socialistes, revenir en particulier sur les préconisations, nombreuses, relatives à la mixité, en ayant la satisfaction de lire que les constats politiques qui sont les nôtres sont très largement partagés par l’expertise de la société civile dont vous êtes les ambassadeurs.

Non, vouloir faire tomber les murs de la ségrégation sociale et scolaire, ce n’est pas « rouvrir la guerre scolaire » entre public et privé comme le disent certains, mais bien refuser le statu quo.

Loin des poncifs et des fantasmes, votre rapport part du réel, et fait état des effets positifs et durables qui ont été mesurés dans les établissements où des expérimentations ont été conduites. Vous formulez ainsi plusieurs préconisations, à commencer par un plan pluriannuel de réduction des écarts des Indices de Position Sociale de plus de 30 % entre les établissements scolaires, qu’ils soient publics ou privés, au sein d’un même territoire, ou encore la modulation du financement des établissements privés dans le cadre d’un contrat d’objectifs et de moyens.

Cette démarche nous semble très opérante, puisque, en utilisant cet indicateur objectif, on se concentre sur la réalité de la situation des établissements en matière de mixité plutôt que sur leur mode de gestion – public ou privé – éloignant ainsi le chiffon rouge de la guerre scolaire.

Pour autant, l’IPS demeure sous-utilisé par la puissance publique, alors que vous en faites un élément central de votre travail : comment l’expliquez-vous ?

Par ailleurs, vous préconisez une redéfinition de la carte de l’éducation prioritaire, “à partir d’un bilan prenant en compte les évolutions territoriales”, toujours en s’appuyant sur l’IPS. Dans le même esprit, estimeriez-vous pertinent de faire coïncider la géographie de l’éducation prioritaire avec la géographie de la politique de la ville, étant elle-même le reflet d’évolutions territoriales ?

Découvrez la synthèse du rapport : 

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