Précarisation économique et sociale des accidentés du travail

Suite à des échanges avec l’Association des accidentés de la vie – FNATH, j’ai interrogé la ministre chargée du travail et de l’emploi sur la précarisation des accidentés du travail. Selon la dernière étude de la DREES, les pertes de revenus pour les accidentés du travail sont considérables et très insuffisamment compensées par les allocations perçues.

Découvrez ma question : 

M. Pierrick Courbon attire l’attention de Mme la ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargée du travail et de l’emploi sur la précarisation économique et sociale dont sont victimes les salariés après un accident du travail ou une maladie professionnelle. Les deux derniers projets de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), présentés respectivement par les gouvernements d’Élisabeth Borne et de Michel Barnier, prévoyaient la transcription de l’accord national interprofessionnel (ANI) signé le 15 mai 2023. Pourtant, depuis la signature de cet accord, de nombreuses voix s’élèvent pour alerter sur les risques qu’il fait peser sur les victimes d’accident du travail et de maladie professionnelle. En effet, les instances judiciaires, les syndicats et les associations pointent un texte qui reste largement insuffisant pour répondre aux problématiques concrètes rencontrées par ces victimes. Ces dernières, souvent issues de milieux précaires, peu diplômées ou en fin de carrière, ont besoin de ces indemnités pour subvenir à leurs besoins. La précarisation qu’elles subissent ne fait que renforcer les inégalités sociales et économiques des victimes les plus précaires. Les données de la DREES confirment ce constat alarmant. Selon la dernière étude publiée en avril 2024, un accident du travail entraînant une incapacité permanente (IP) engendre des pertes de revenus particulièrement lourdes et durables. Par exemple, pour un accident du travail avec une IP supérieure ou égale à 10 %, le salaire annuel moyen des victimes chute de 12 000 euros l’année suivant l’accident et reste inférieur de 10 000 euros quatre ans après, comparé à une situation où l’accident n’aurait pas eu lieu. Face à ces chiffres inquiétants, M. Pierrick Courbon souhaite savoir quelles mesures compte prendre le gouvernement afin de lutter efficacement contre la précarisation économique et sociale dont sont victimes les salariés après un accident du travail ou une maladie professionnelle, même lorsque la responsabilité de leur employeur est engagée.

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