La composition du gouvernement rendu public hier apparaît, sans surprise, mais de façon navrante, comme une véritable provocation. La nouvelle équipe gouvernementale met en effet en avant tout ce que la classe politique comporte comme personnalités irritantes.

François Bayrou semble vouloir commettre la même erreur que Michel Barnier, composant, sans rien vouloir concéder à la gauche pourtant arrivée en tête des législatives anticipées, un gouvernement sous la surveillance de l’extrême droite, comme en témoigne la prise de position de Xavier Bertrand, dont la nomination à la Chancellerie a été empêchée par Madame Le Pen.

Depuis la censure, le Parti Socialiste a fait le choix de faire montre d’une grande responsabilité, et d’une position d’ouverture constructive, dans l’optique de trouver les conditions d’un retour à la stabilité politique et d’obtenir des « victoires » immédiates pour les Françaises et les Français.

Hélas, force est de constater qu’à cette heure, aucune des conditions posées pour ne pas censurer le nouveau gouvernement n’a été respectée :

• • • aucune ouverture sur les retraites ;
    • aucune inflexion sur la politique économique et fiscale poursuivie, alors même qu’elle nous amène dans le mur ;
    • aucun engagement ferme à ne pas avoir recours au 49.3, qui obligerait à la recherche de consensus, notamment sur les textes budgétaires ;
    • aucune volonté de respecter le front républicain, en créant les conditions d’une action gouvernementale qui ne soit pas sous dépendance du bon vouloir de l’extrême droite.

Toutes les hypothèses demeurent donc à ce stade sur la table, dans la perspective de la déclaration de politique générale de François Bayrou, prévue pour le 14 janvier prochain.

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