Rassemblement à la mémoire d’Aboubakar Cissé

Vendredi dernier, Aboubakar Cissé a été sauvagement assassiné dans une mosquée, en pleine prière. Je tiens à exprimer à sa famille, à ses proches et à tous nos compatriotes musulmans légitimement bouleversés par ce drame, mon soutien total et mes condoléances les plus sincères.

Avec son arme, c’est la Nation toute entière, une et indivisible, que le meurtrier a frappé en plein cœur. C’est aujourd’hui la France qui est en deuil.Ainsi, mardi, nous avons observé une minute de silence à l’Assemblée nationale.

Aboubakar Cissé a été tué parce qu’il était musulman. Il s’agit d’un crime raciste, antimusulman, islamophobe. Ça n’est pas d’un fait divers. Notre pays connait un climat nauséabond, un climat de division et de haine alimenté par des discours politiques et médiatiques. Nos compatriotes musulmans ont peur, se sentent abandonnés, exclus de la communauté nationale. Je leur dis ici avec force, comme je le dis à nos compatriotes juifs ou chrétiens, et à toutes celles et ceux qui partagent cette crainte inadmissible pour leur sécurité : au sein de la République laïque et universaliste, vous n’êtes pas seuls.

Face à un tel drame, j’en appelle à l’unité nationale, car la division ne peut être le remède à la division. J’en appelle à la devise républicaine qui est le seul chemin pour refaire vivre la cohésion nationale. La République n’impose pas la neutralité des citoyens. Elle assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes comme le dispose l’article 1er de loi de 1905. La République doit assurer l’égalité entre tous les citoyens, quel que soit leur croyance.

C’est pourquoi, avec mes collègues députés socialistes et apparentés, nous avons demandé au Premier Ministre :

– de veillez à ce que la parole publique des membres de son gouvernement ne stigmatise plus nos compatriotes musulmans ;

– de mettre un terme à cette surenchère législative qui prétend combattre le communautarisme, mais ne fait que renforcer le repli, le sentiment d’exclusion et la légitimation de la violence ;

– de prendre la mesure de l’urgence et faire de la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie une priorité des politiques publiques, pour que la République puisse, demain, continuer de se tenir debout, dans l’unité et la fraternité.

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