Le mardi 3 juin, le ministère de l’économie a annoncé, contre toute attente, la suspension du dispositif d’aide MaPrimeRénov’ lancé en 2020 pour soutenir les ménages dans la rénovation énergétique de leur logement.
Alors que 4 millions de résidences principales sont des passoires thermiques, ce dispositif est indispensable pour permettre aux familles les moins aisées de financer les travaux d’amélioration de leur logement. Sa suspension est un nouveau recul écologique, économique et social du gouvernement.
Cette annonce est aussi le signe d’une forte incohérence politique, notamment à la suite du vote, à l’Assemblée, d’un objectif de 800 000 rénovations énergétiques par an d’ici la fin de la décennie quelques heures seulement avant les déclarations de Bercy.
Si le dispositif MaPrimeRénov’ souffrait en effet de complexités administratives très dissuasives pour les personnes éligibles – des délais importants de paiement étaient régulièrement dénoncés par les professionnels du bâtiment et les demandeurs – il fallait le renforcer, pas le suspendre ! Je crains que le gel de MaPrimeRénov’, annoncé pour l’instant entre juillet et septembre, se prolonge dans le but de mettre définitivement fin à la mesure.
Dans un contexte où le prix de l’immobilier, de l’énergie et des matériaux de construction ne cesse de croître, il est prioritaire de soutenir et d’améliorer l’accès à cette aide. Elle est par ailleurs essentielle pour l’emploi local des acteurs du bâtiments en pleine crise du logement.
Enfin, j’espère que cette annonce ne préfigure pas la fin de l’interdiction de location des passoires thermiques, qui serait un nouveau recul écologique du gouvernement..
Avec mes collègues socialistes nous proposons, depuis de nombreuses années, des solutions pour rénover plus efficacement le parc de logement, à l’instar de notre proposition de loi visant à créer un mécanisme d’avance remboursable pour financer le reste à charge des ménages modestes réalisant des projets de rénovation énergétique ambitieux.