Programmation énergétique : pourquoi j’ai voté contre la loi « Gremillet »

J’ai voté contre la proposition de loi dite « Gremillet », relative à la programmation énergétique, dont l’examen n’a malheureusement pas permis de faire un travail sérieux et a confirmé la constitution, dans l’hémicycle, d’une coalition des droites et de l’extrême-droite contre la transition écologique.

En effet, durant les débats, un amendement LR, soutenu par l’extrême-droite, a été adopté, instaurant un moratoire immédiat sur tout nouveau projet de production d’électricité solaire ou éolienne, terrestre comme maritime. Concrètement, cela revient à suspendre l’instruction, l’autorisation et la mise en service de tous les projets en cours.

Ce moratoire est un non-sens. II va à l’encontre de toutes les recommandations scientifiques – celles du GIEC, de l’Agence internationale de l’énergie, du Haut Conseil pour le climat – qui appellent à accélérer massivement le déploiement des énergies renouvelables pour atteindre nos objectifs climatiques. A court et moyen terme, c’est aujourd’hui le seul chemin réaliste pour accroître nos capacités de production d’électricité décarbonée.

Ce moratoire serait aussi un désastre industriel et économique. Il fragiliserait l’activité des nombreuses entreprises locales, qui se sont engagées depuis des années dans la transition énergétique. Concrètement, ce sont des investissements stoppés net, des emplois menacés, des filières d’excellence mises en péril. La simple adoption de cet amendement rétrograde durant les débats est d’ailleurs un terrible symbole pour les acteurs économiques de la transition énergétique.

C’est d’autant plus regrettable que le débat sur ce texte aurait pu être différent.

Avec mes collègues socialistes, nous avions proposé une voie de compromis à Antoine Armand, rapporteur de la proposition de loi, assise sur un développement important des énergies renouvelables et la relance d’un programme électronucléaire de transition. Malheureusement, sa majorité – notamment le groupe LR – n’a pas saisi cette main tendue et a préféré construire une majorité démagogique de confort avec l’extrême-droite.

Après la réintroduction des néonicotinoïdes votée dans la loi dite Duplomb, la suppression des ZFE votée dans la loi simplification, ce moratoire sur le développement des énergies renouvelables est une nouvelle étape dans la dérive climato-sceptique de la droite française.

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