Annonces de François Bayrou : une cure d’austérité sans précédent sur le dos des plus modestes

À l’issue des annonces du Premier ministre, c’est une véritable année noire sous forme de purge qui s’annonce pour les Françaises et les Français.

« L’année blanche » ne saurait masquer le fait que les travailleurs les plus modestes vont entrer dans l’impôt sur le revenu via le gel du barème, quand d’autres vont mécaniquement changer de tranche, et donc payer plus d’impôts.

La suppression de deux jours fériés, dont celui commémorant la victoire des démocraties sur l’Allemagne nazie, au-delà du terrible symbole que cela véhicule, instaure une logique inédite de « travailler plus pour ne pas gagner davantage ».
Par ailleurs, les retraites, les salaires, les prestations sociales vont être désindexés.

Les malades sont également désormais ciblés, particulièrement les plus fragiles d’entre eux qui sont atteints d’affections de longue durée. Une mesure d’économie particulièrement injuste, car personne ne fait le choix d’être malade.

Quant aux fonctionnaires, le retour d’une logique aveugle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, dont nous avons pourtant dans le passé mesuré durablement les effets dévastateurs, laisse augurer une véritablement saignée dans le fonctionnement de services publics indispensables, à l’école, à l’hôpital, ou dans nos forces de sécurité du quotidien.

Les collectivités locales, déjà exsangues, vont se retrouver ponctionnées à hauteur de 5 milliards d’euros, mettant à mal leur capacité à déployer les services publics locaux si indispensables à notre vie quotidienne.

« En même temps », le Premier ministre est resté particulièrement flou sur la mise à contribution des plus aisés, afin de dégager d’éventuelles recettes nouvelles : aucun mot sur la taxe Zucman, pourtant votée majoritairement à l’Assemblée nationale, aucun mot sur une éventuelle augmentation de la taxe sur les transactions financières, ou sur la remise en cause des aides publiques massives et non-conditionnées aux entreprises.

En faisant porter l’essentiel de l’effort sur les plus précaires et les plus modestes, celles et ceux qui n’ont que leur travail ou leur pension de retraite pour vivre, tout en exonérant les plus aisés de contribution significative, François Bayrou a esquissé un budget qui apparaît d’ores et déjà inacceptable.

Il ne peut pas y avoir d’efforts ni d’acceptation sociale de ceux-ci, sans justice, sans justice fiscale, sans justice sociale ; bref, sans que tout le monde ne contribue à la hauteur de ses moyens.

Face à un tel plan de démolition de notre modèle français, chacun devra prendre ses responsabilités à l’automne.

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