Aides sociales aux étudiants : quelles solutions pour endiguer la précarité étudiante ?

Mercredi 1er octobre, je suis intervenu devant le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques, à l’occasion de l’examen d’un rapport consacré aux aides sociales en faveur des étudiants, présenté par ma collègue Mme Soumya Bourouaha.

J’ai commencé par rappeler mon soutien de longue date à la question de l’autonomie des jeunes, défendant le principe d’une allocation universelle d’autonomie plutôt que des aides sociales principalement calculées en fonction de la situation des parents.

J’ai également rappelé que nous sommes en attente du second volet de la réforme des bourses, encore récemment reporté sine die par le Gouvernement, alors que la précarité étudiante ne fait que s’aggraver. À cet égard, l’indexation des bourses sur l’inflation s’avère chaque jour plus indispensable.

J’ai en outre insisté sur plusieurs points pour améliorer les conditions de vie étudiante : l’accès à un logement digne et la gratuité des transports publics, des mesures fortes pour permettre aux jeunes d’étudier dans les meilleures conditions possibles et préparer sereinement leur avenir.

Voir mon intervention : 

Verbatim de mon intervention 

J’appartiens à une famille politique qui, depuis de nombreuses années, se bat pour l’autonomisation des étudiants avec un certain nombre d’organisations de jeunesse, et que nous plaidons.

Les vocables ont évolué au fil des années, d’un revenu étudiant à une allocation autonomie, mais pour effectivement considérer la jeunesse et la jeunesse étudiante en particulier, comme une entité à part entière, sans qu’elle soit systématiquement ramenée à sa situation familiale. Et que donc dans ce cadre-là, moi je souscris parfaitement à votre proposition, recommandation numéro 4, qui vise à instaurer une allocation étudiante comportant un socle universel parce que, au-delà de l’intérêt et de la dimension économique, il y a bien évidemment quelque chose de beaucoup plus vaste qui est le rapport que la société entretient avec la jeunesse.

Et je voulais dire à un certain nombre de détracteurs de cette proposition, qu’aujourd’hui, elle dépasse largement des considérations partisanes, puisqu’il y a quelques mois, des Présidents d’universités, et en particulier le Président de l’université de Saint-Étienne, d’où je viens, avec sa collègue de Sorbonne Université, avaient appelé au versement d’une allocation sans condition de revenu dès l’inscription dans l’enseignement supérieur.

En attendant, on se trouve à commenter, bien évidemment, les conditions d’accès à un certain nombre d’aides sur critères sociaux et il faut rappeler, et vous l’avez fait, que le gouvernement a reporté une fois encore le deuxième volet de la réforme des bourses et qu’on attend, faute aussi de moyens, de pouvoir progresser significativement sur ce sujet-là. Il y a eu un gap de franchis, mais la question de l’indexation des barèmes sur l’inflation semble aujourd’hui tout à fait vitale et nécessaire.

Je voulais axer ensuite la suite de mon propos principalement sur deux sujets.

Premièrement, la question du logement que vous évoquez et je suis tout à fait d’accord avec la volonté qui est la vôtre, au-delà des logements CROUS, d’essayer de faciliter l’accès au logement privé. Donc je souscris bien évidemment aux propositions qui sont les vôtres sur la publicité autour de la garantie visale en particulier, sur la généralisation de l’encadrement des loyers. Mais je veux dire aussi qu’il y a un certain nombre de territoires, et en particulier celui d’où je viens à Saint-Étienne, où la question de la tension autour du logement et la question même du coût du logement n’est pas forcément, l’obstacle principal parce qu’on n’a pas de tension, parce qu’on a accès à un logement dans le parc privé à un prix tout à fait abordable.

En revanche, on a des difficultés spécifiques liées à l’état dégradé de ce bâti et vous l’évoquez aussi dans le rapport, les étudiants sont plus que d’autres victimes de l’habitat indigne, de l’habitat dégradé, des passoires thermiques et donc l’un des sujets aussi que je vous tends pour la suite de vos travaux, c’est peut-être aussi de généraliser l’utilisation du permis de louer pour les propriétaires bailleurs vis-à-vis des étudiants.

J’en termine avec un dernier sujet qui n’est pas directement abordé c’est celui de la mobilité des étudiants et en particulier la question de tarifs sur les transports en commun. Il y a un certain nombre d’AOM (autorités organisatrices de la mobilité) qui ont des tarifs sociaux pour les étudiants. Certains vont même jusqu’à de la gratuité. Là aussi, c’est un sujet majeur et la mobilité, vous l’évoquez en creux en tout cas, est un frein parfois à l’accès à l’enseignement supérieur et donc il y a aussi beaucoup à faire à ce niveau-là.

Lire le rapport d’information

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