Inauguration du parvis Pierre Laroque et Ambroise Croizat à Châteaucreux à l’occasion des 80 ans de la Sécurité sociale

Créée par les ordonnances du 4 et 19 octobre 1945, dans l’élan du Conseil National de la Résistance et de son programme des “Jours heureux”, la Sécurité sociale fête cette année ses 80 ans.

À l’initiative de l’Union Départementale de la C.G.T Loire, a eu lieu la semaine dernière l’inauguration du parvis Laroque-Croizat devant la CPAM de la Loire.

Un anniversaire qui résonne particulièrement chez nous, à Saint-Étienne, terre ouvrière et populaire, où les valeurs de justice sociale et de fraternité ont toujours irrigué la vie collective.

Dans notre ville, berceau du mouvement ouvrier et syndical, la Sécurité sociale n’a jamais été une abstraction : elle a été une conquête sociale concrète, arrachée par les travailleurs et les travailleuses après des décennies de luttes pour la dignité.

C’est à Saint-Étienne que l’École nationale supérieure de Sécurité sociale (EN3S) est installée depuis 1978.

L’ordonnance du 4 octobre 1945 indique : “Il est institué une organisation de la sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu’ils supportent”.

Fidèle à l’esprit novateur du ministre communiste du travail, Ambroise Croizat et du haut-fonctionnaire gaulliste Pierre Laroque, la Sécurité sociale a permis d’en finir avec la peur du lendemain, d’offrir à chacune et chacun le droit à la santé, à la retraite, à la famille, à la solidarité.

Dans un contexte où les inégalités se creusent, où le lien social s’effrite, il est essentiel de rappeler le sens politique et moral de la Sécurité sociale : celle d’une République qui ne laisse personne de côté, d’une Nation qui considère que la solidarité n’est pas une charge, mais une richesse.

Aujourd’hui, face aux défis du vieillissement, de la précarité, face à la recrudescence d’accidents du travail et des maladies professionnelles, la Sécurité sociale, système de protection solidaire, est plus que jamais d’actualité pour répondre à ces nouveaux risques.

Nous devons la protéger face aux attaques incessantes dont elle fait l’objet.

Ainsi, cette manifestation, loin d’être un simple temps de recueillement commémoratif, se voulait avant tout un temps revendicatif fort, à l’heure où s’ouvrent les débats budgétaires à l’Assemblée nationale, et notamment les discussions autour du Projet de Loi de Finances de la Sécurité sociale (PLFSS), dans un contexte particulièrement tendu.

Pour ma part, je m’opposerai vigoureusement aux gels des pensions et des prestations (année blanche), à la fiscalisation des affections de longue durée, à la réforme de l’abattement de 10 % sur les pensions de retraite, au doublement des franchises médicales ou encore pour un objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) ambitieux, au risque d’aggraver encore davantage la situation financière des hôpitaux publics.

Je ne refuse pas le combat, considérant que toutes les batailles perdues d’avance sont celles que l’on refuse de mener.

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