Depuis le mardi 4 novembre , les personnels du collège Aristide Briand de Saint-Étienne sont en grève pour dénoncer des conditions de travail et d’enseignement déplorables, qui mettent en péril la réussite et le bien-être des élèves comme du personnel éducatif.
Mais la situation d’Aristide Briand n’est pas isolée : de nombreux collèges stéphanois connaissent aujourd’hui les mêmes difficultés, conséquences directes d’un manque criant de moyens humains et matériels dans l’Éducation nationale.
Des établissements à bout de souffle
Dans les collèges publics de Saint-Étienne — qu’ils soient classés en REP ou non — les enseignants, personnels d’éducation et AESH tirent la sonnette d’alarme :
· Les classes surchargées rendent impossible la prise en compte de la diversité des élèves.
· Le manque de professeurs titulaires et le non-remplacement des absences désorganisent la continuité pédagogique.
· Le nombre insuffisant d’AESH prive les élèves en situation de handicap de l’accompagnement auquel ils ont droit. Pierrick COURBON vient d’ailleurs d’écrire au Directeur académique des services de l’Education nationale dans la Loire concernant le taux de carence d’AESH dans notre département, près de 20% d’élèves toujours en attente d’AESH, supérieur à la moyenne nationale de 14%. Les élu.es du groupe Loire en commun ont également fait adopter un vœu, à l’unanimité, sur ce sujet lors de la dernière session du Conseil départemental.
· Le manque de personnels du soin et de l’accompagnement – médecins et infirmier.es scolaires, psychologues, assistantes sociales – ne permet pas un véritable suivi des élèves, alors même que les problèmes de santé et de santé mentale se multiplient et que les besoins d’accompagnement augmentent fortement.
· La stagnation des dotations départementales vient aggraver cette situation, particulièrement dans les collèges les plus fragiles socialement, car elle se traduit par une capacité réduite à investir et à entretenir les bâtiments, à renouveler les équipements pédagogiques ou à financer des projets éducatifs.
Cette situation touche également d’autres établissements du territoire, comme le collège Jean Dasté, classé REP, qui avait mené en juin dernier une grève pour dénoncer la suppression d’une classe entraînant une surcharge insupportable.
Ces mobilisations locales s’inscrivent dans un contexte national d’abandon progressif de l’école publique, où les besoins spécifiques des territoires populaires ne sont plus pris en compte.
Un appel à la responsabilité de l’État et des collectivités
Nous dénonçons une politique d’austérité éducative qui sacrifie les conditions d’apprentissage de nos enfants et les conditions de travail de celles et ceux qui les accompagnent.
L’éducation doit être une priorité absolue, pas une variable d’ajustement budgétaire.
Les personnels en grève, soutenus par les parents d’élèves et les organisations syndicales, appellent le Rectorat, le Département de la Loire et le Ministère de l’Éducation nationale à entendre leur appel et à agir sans délai, pour répondre aux besoins urgents du collège Aristide Briand et, plus largement, à ceux de l’ensemble des collèges stéphanois.
Isabelle DUMESTRE, François BOYER, Ali RASFI, Laetitia VALENTIN – Conseillers municipaux et métropolitains du groupe Saint-Etienne Demain
Pierrick COURBON – Député de la Loire
Régis JUANICO, Arlette BERNARD – Conseillers départementaux de Saint-Etienne
Johann CESA – Conseiller régional
Mon courrier à la communauté éducative :
Lire dans la presse :
« On a obtenu des miettes » : le personnel du collège de Terrenoire a rencontré l’Inspection académique
Après trois jours de grève, le personnel éducatif du collège Aristide-Briand, à Terrenoire, a repris les cours, ce jeudi matin. Reçu la veille à l’Inspection académique, il a obtenu de trop faibles moyens supplémentaires (un poste d’AESH et un demi-poste d’assistant d’éducation). Jugeant ces avancées insuffisantes, l’équipe éducative annonce de nouvelles actions.